Homéopathie et mes découvertes
Ma première découverte du contenu secret de la science homéopathique est venue lors d’un éclair. J’ai longuement raconté cela dans mes textes antérieurs et au menu de ce site, à la rubrique "Qui suis-je" j’ai mis un résumé auquel je renvoie le lecteur. Il m’apparaît important que le lecteur parcourt ce résumé comme préalable opportun au propos qui suit et aussi parce que cela m’évite ici de lui infliger, à nouveau, une longue introduction.
Alors comment surgit cette découverte, comment se révèle t-elle à soi ? La première indication est que, la plupart du temps, ce genre de découverte est spontané, inattendu, direct et parfois immérité. Me concernant rien dans ma vie ne me prédestinait à recevoir une telle gratification. J’étais loin de me douter du contenu mystique de l’homéopathie. Pourtant, science de l’immatériel, elle est fondée sur une base d’ordre spirituel. Et, j’avais lu bien des livres de spiritualité, ceux de grands initiés comme Krisnamurti, Schwaller de Lubicz, Edouard Schuré, Alice Bailey, Gitta Mallast, Attar, Rûmi, Ibn Arâbi, etc., des livres de confrères homéopathes aussi, surtout ceux de Samuel Hahnemann, le père de l’homéopathie, mais rien ne m’avait mis sur la voie mystique de cette science, ni bien sûr donné la clef de son énigme. En fait, j’ai compris plus tard que je m’étais préparé à "l’insu de mon plein gré". Je m’étais tellement absorbé dans l’étude de ce nouveau procédé thérapeutique que j’avais écarté toute conception médicale classique. J’avais fait un vide allopathique pour recevoir un plein homéopathique. Ainsi sans le savoir, j’avais effacé une plage mentale remplie de savoir conventionnel pour faire place à une inédite insémination médicale. Comme pour un enfantement, la découverte nait d’une fécondation de la conscience m’étais-je dit alors mais en fait le lieu où elle surgit n’existe pas, ce lieu nait seulement au moment de la rencontre, il jaillit tel un éclair créateur sans prévenir. Ou, pour mieux dire ce lieu nait d’une révélation spontanée par illumination fulgurante. Comme lors d’une intuition soudaine chez le physicien ou à l’occasion d’un éclair lors d’une erreur de manipulation pour le biologiste. Les exemples abondent n’insistons pas. Notons seulement cette question : d’où vient-il ce surgissement ? De quelle instance?
Il existe aussi, pour certains hommes, des parcours guidés en lesquels se trouve le chemin têtu d’une initiation tracée. Celle de Samuel Hahnemann le montre bien, je l’ai dit ailleurs sous le texte suivant : "enfant, c’est un bon élève à l’aise dans bien des matières dont bien sûr les langues, adoubé par un professeur providentiel qui lui permet d’obtenir une bourse et faire des études de médecine. Rare à l’époque pour un roturier. Passe le temps. Une fois médecin, effaré par les pratiques barbares de son temps, il renonce à exercer et se met à traduire des livres, dont beaucoup, comme par hasard, sur des procédés de distillation, de préparations chimiques, alchimiques, sur l’eau, l’hydrologie, le nouvel art de guérir, etc., puis le livre du professeur Cullen..., on connait la suite. Derrière cette trajectoire, il y a tout un enseignement : d’abord l’aptitude pour les langues permet de trouver les mots les plus adaptés, les plus proches, les plus correspondants dans une autre version et Hahnemann traducteur est, sans le savoir, déjà sur la voie des semblables, aligné sur l’œuvre majeure qui sera la sienne : traduire pour les hommes un message… médical ; ensuite lire beaucoup de traités sur la chimie, la distillation et autres sujets d’hydrologie apparemment lointains s’avèrera, en fait, très utile lorsqu’il fabriquera des remèdes avec de l’eau (et très peu d’alcool) ; ici Hahnemann, est conduit, sans le savoir, sur la voie de la dilution ; ailleurs, se démarquer d’une pratique médicale désastreuse est d’une part, le signe qu’un regard lucide, d’autre part, l’expression d’une rupture avec le conditionnement généralisé du moment et donc une ouverture possible vers d’autres horizons, d’autres éclairages ; ici, est posé que Hahnemann éloigné du mode de voir habituel est amené, sans le savoir, vers des perceptions autres, à aller vers une autre façon de considérer, vers une autre réalité. Au total, au moment où il consulte le traité de Cullen, Hahnemann, guidé, préparé, instruit est prêt à recevoir l’étincelle." Là aussi d’où procède-t-elle cette présence qui guide si précisément le parcours d’Hahnemann? De quelle instance ?
Donc ma première découverte me montre que l’action de Natrum muriaticum, le vulgaire sel de cuisine dilué en remède homéopathique, inscrit une séparation en deux inverses dans les symptômes du corps et ceux du psychisme (voir l’action complète de Natrum muriaticum dans l’index "Génies de remèdes"). Cela veut dire que tous les signes et symptômes, apparemment distincts, issus de l’action de Natrum muriaticum ont, tous, la même parenté, le même germe, la même essence, tous relèvent d’une même séparation qui leur a donné naissance.
Ensuite, j’ai découvert que chaque remède homéopathique se présente sous forme d’une spirale de Moebius à deux contreparties issues l’une de l’autre. Ainsi, par exemple, le remède Apis mellifica est fait d’une partie sans réaction ici et d’une contrepartie en surcroit de réaction là, Bryonia d’une mise hors de soi ici et d’un désir de retour vers soi là, Belladonna d’un force expansive, verticale ici et d’une force constrictive, horizontale là, etc. A l’image de chaque chose de la création, cette composition des remèdes homéopathiques montre le contenu à la fois universel de chaque remède derrière sa forme commune en forme de spirale de Moebius et à la fois individuel par les caractéristiques propres de chacune de ses deux contreparties. Voici quelques exemples :
En progressant encore dans mes recherches, j’ai noté que la loi de la similitude s’applique aux retours anniversaires, par exemple une pathologie vécue à 3 ans revient à 6 ans si elle n’est pas résorbée complètement à 3 ans puis à 12 ans si elle persiste encore silencieusement jusque là, etc. Ce sont là des paliers de recyclage vital qui remettent au jour, pour les rendre à nouveau vulnérables, les anciens affects. La loi de la similitude s’implique donc aussi à travers des temps semblables.
Puis, toujours à la tâche, j’ai rapporté les prolongements analogiques auxquels nous renvoie l’homéopathie, science du sens, par exemple sa proximité avec la physique quantique, ses fondements proches de ceux de la civilisation pharaonique, son message semblable à celui des maitres inspirés et des sages mystiques, etc. Car l’homéopathie nous appelle à l’entendement. Bien, j’ai longuement disserté là-dessus dans mes livres. Une question reste : comment, en consultation, pénétrer dans l’univers de cette homéopathie essentielle et relever les analogies secrètes ?
Voici : après examen complet selon les principes classiques, (interrogatoire, auscultation, palpation, percussion, biologie, radios, etc.) il faut renverser l’habitude, c’est à dire ne pas rester sur les préalables connus et les recettes apprises, procéder comme procède l’irruption créative en soi : lui faire place nette et la laisser s’engouffrer libre, sans rétention, se dire finalement que tout ce que je sais c’est que je ne sais rien et que je vais me laisser instruire par les symptômes individuels. Dès lors le semblable dans les symptômes individuels s’ajuste et se signifie. Pas toujours bien sûr, il faut de la constance comme pour toute pratique. Bien entendu, les connaissances universitaires certifiées par un doctorat sont une base indispensable. Voyons un exemple simple de consultation courante.
Fabienne, 8 ans, est amenée pour une angine érythémato-pultacée depuis 3 jours avec amas blancs ici et là, extension au voile du palais, aux piliers. La langue est chargée, l'haleine forte, la voix rauque, la douleur intense. Fabienne dit être améliorée par l'eau froide, mais elle l'a vomit aussitôt avec mal au ventre, elle n'a d'ailleurs rien mangé depuis deux jours. Elle est pâle, fiévreuse (40°), très fatiguée. Elle dit avoir chaud à la tête et froid aux mains. Pour le médecin classique, après avoir écarté toutes complications, une antibiothérapie ajustée suffit à nettoyer l’infection. Pour lui, un vécu nocif n’est pas recherché parmi les étiologies, ni utile pour le traitement. L’homéopathe, lui, ouvre plus grand la porte des causes et pour le cas ici, il apprend que l’angine est venue après une forte contrariété à l’école. Interrogée, Fabienne refuse de dire ce qui s'est passé, elle se ferme et n'aime pas qu'on insiste. Sa mère non plus n'a pas pu lui sortir un mot. Quand elle est allée la chercher à l'école, Fabienne était très malheureuse, elle s'était allongée dans la voiture, avait pleuré, mais n'avait rien dit. La maman avait demandé s'il y avait eu un accrochage avec le maitre peu apprécié des parents à cause de son attitude autoritaire et humiliante. Pas de réponse.
L’homéopathe examine alors un à un les symptômes individuels et se laisse instruire :
- Quand on lui pose une question, c'est comme si on touchait à une toute chaude blessure et puisqu’elle refuse de répondre c’est comme si elle plaçait un mur de glace (silence froid) devant sa meurtrissure.
- Elle désire de l'eau froide mais cela l'aggrave, elle vomit. La boisson froide agit, dans l’estomac chaud, comme un toucher insupportable sur une meurtrissure
- La langue chargée symbolise un amollissement, l'haleine forte une décomposition, l'angine une meurtrissure.
Partout l’image d’une mortification. Est-ce à cause d'un copain de classe ou de l’instituteur, cela une enquête administrative le dirait, mais ici, les signes individuels dénoncent une meurtrissure restée en travers de la gorge. Arnica a guérit la malade en 48 heures.
Ainsi parle l’homéopathie. Par la voie des semblables. Souvent cachés mais discernables. A la fois surprenants et inattendus mais toujours signifiants.
Et toujours cette question : d’où viennent ces signes individuels si précis ? De quelle instance ? Réponse humblement succincte : de la même surconscience que celle qui parle la nuit au dormeur lors du rêve. La nuit la surconscience onirique utilise des images synthétiques par fusion des semblables. Le jour la surconscience diurne (que les homéopathes appellent substance vitale) multiplie les semblables en autant de signes possibles. L’une est libre, totalement indépendante de toute matière corporelle et psychique, l’autre est astreinte, distribuée dans un corps épais et un mental lourd. La surconscience onirique relève d’une présence suprême, l’instance diurne relève aussi d’une présence suprême. Les deux sont une. Une même immanence. Une indivisible lumière.
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