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Homéopathie et rêve
Je livre ici un bref résumé de la lecture du rêve selon les principes homéopathiques.
D’abord un petit rappel sur ma conception homéopathique de la maladie : j’ai montré dans mes livres, qu’en homéopathie, pour comprendre le contenu d’une maladie, il faut rassembler tous les signes et symptômes individuels autour de leur dénominateur commun, en lequel se trouve la cause princeps qui leur a donné naissance et donc leur sens caché. Ainsi par exemple, les maux de tête de cette dame aggravés le matin, en marchant, lors des règles, améliorés le soir, au repos, au calme, montrent que le dénominateur commun de ces signes est une aggravation lors de circonstances qui expriment une sortie, une extériorisation, une mise hors de soi (le matin sort de la nuit, la marche est un mouvement externe, les règles vont dehors) et une amélioration lors d’expériences qui expriment un retour au repos, à l’apaisement, un retour vers soi. On peut alors remonter à la cause de ces céphalées, ici une très violente colère et comprendre que les symptômes individuels ont une signification précise mais dissimulée derrière leur dénominateur commun. On comprend ainsi que les signes individuels sont le langage pertinent et même absolu du corps, que ce langage utilise des repères universels (le matin, la marche, les règles, le repos…) pour exprimer une caractéristique individuelle : le sens précis de la maladie du malade (voir pour exemple complet le cas de Cyndie exposé à la rubrique "Qui suis-je" de ce site).
Il en est presque de même pour le rêve en lequel toutes les images sont unies par un dénominateur commun en lequel réside la signification des images. Avec néanmoins une différence de taille : là où le corps multiplie les signes et symptômes pour exprimer le sens de la maladie du malade, le rêve utilise un langage extrêmement synthétique : il rassemble en une image-synthèse toutes les analogies possibles avec, de surcroit, plusieurs niveaux de sens, d’où les difficultés d’analyse. Voyons cela à travers le résumé d’un cas longuement étudié dans mon livre "Voir la Maladie1 auquel je renvoie le lecteur intéressé.
Marie-Pierre souffre depuis trois mois d'une salpingite qui a commencé par un point précis à droite pour passer ensuite à gauche, puis, après une période de changement de côté, son affection s'est stabilisée sur les deux trompes. Elle a maintenant des contractions et des élancements pelviens et le même type de douleur dans le dos. Son utérus est dur, pesant comme s'il voulait sortir par les voies génitales, ses cycles sont devenus plus courts, avec des règles plus rares, de couleur marron foncé, par contre, elle évacue des quantités importantes de leucorrhées aqueuses indolores. Récemment, elle a senti des douleurs à la miction et sa gynécologue a prescrit une nouvelle série d'antibiotiques injectables, sans résultat.
Elle dit avoir changé pendant cette période, elle cherche la solitude, ses enfants l'agacent, elle a l'impression de passer par des phases opposées, d'une fatigue dépressive à un entrain tonique.
Elle sait qu’il existe un axe psycho-génital, elle a essayé de trouver une étiologie psychique à sa maladie génitale. Certes, il y a trois mois, elle a quitté son ex-ami, mais elle s'y était préparée comme on prépare un élargissement dans une atmosphère de réclusion tendue. Elle se souvient des disputes, des menaces, des coups, il lui fallait partir, c'était la seule solution. Mais pourquoi cette affection maintenant?
Récemment elle a fait un rêve : "je marchais avec quelqu'un, dans la contre-allée d'une grande avenue lorsqu'une jeune femme, venant par derrière, m'a pris mon sac et s'est enfuie dans mon dos. J'ai couru derrière elle, je l'ai rattrapée, je lui ai arraché le sac. Du coup, le bras de cette jeune femme s'est détaché de son corps et est tombé par terre. Alors, je suis rentrée dans un bar prendre de la glace afin de conserver le bras."
Elle ne s'explique ni ce rêve, ni la raison de ses douleurs. Pourtant, elle a cherché une piste dans plusieurs directions. Elle se souvient avoir eu de semblables douleurs à chaque début de grossesse et, curieusement, c'était dans une même période de l'année. Elle se rappelle aussi qu'avant la séparation elle ne supportait plus que son ex-ami la touche. Quand elle était obligée de le subir, c'était intolérable, elle avait mal, elle voulait s'extraire de son corps, le laisser là. C'était quelque chose d'une violence hors du commun, une sorte de dégoût lui restait dans sa gorge, l'étranglait. Elle voulait se dissocier, elle avait la hantise qu'une trace puisse rester. Elle en garde un souvenir horrible.
L'homéopathe doit extraire le dénominateur commun de tous les symptômes physiques et mentaux. Nous y sommes habitués maintenant, nous pouvons aller droit au but. Marie-Pierre est prise en tenaille, elle est agressée au plus profond d'elle-même, elle en est meurtrie et elle fait tout, intérieurement, pour se sortir de cette ignoble situation, elle lutte jusqu'à se départager elle-même, jusqu'à "quitter" une partie de son corps, jusqu'à se soustraire de la partie enfoncée. Elle en porte les marques : placée dans cet affreux dilemme, elle recule, elle "abandonne" une partie d'elle-même afin de conserver, intactes, les autres. Mais dans son recul, elle emporte, elle "transborde" sur le territoire indemne, la partie sacrifiée. Là, elle attend le moment propice où elle va pouvoir "remettre" la partie sacrifiée à sa place, elle garde ainsi l'espoir de revenir, plus tard, reprendre le secteur abandonné. Au total, mise dans l'obligation d'abandonner un territoire, Marie-Pierre recule avec l'espoir de reconquérir le territoire cédé, elle se dissocie en un territoire abandonné et en un territoire redoublé d'espoir.2
On retrouve tous ces détails au plan clinique. Chez Marie-Pierre, le va et vient entre abandon ici et espoir là est exprimé par le déplacement des douleurs. Les douleurs vont d'un côté à l'autre avant de devenir bilatérales (elles se fixent des deux côtés pour montrer que l'affection, à présent très pressante de délivrance, appelle sa libération des deux côtés).
L'abandon est représenté par l'utérus qui tombe ou bien par le fait que Marie-Pierre s'éloigne de ses enfants ou encore par le fait qu'elle s'écarte dans la solitude.
L'espoir est dissimulé derrière les manifestations d'abandon. Par exemple derrière des règles rares (signe de tarissement, d'abandon), marron foncé (signe de stagnation, de recul, d'abandon), les cycles courts soulignent un renouvellement accéléré, ils traduisent le désir de relancer plus vite une physiologie "abandonnée". Par exemple encore, l'eau, symbole de pérennité, produite sous forme de leucorrhées abondantes, représente l'intention de Marie-Pierre de reprendre le terrain concédé. En symétrie inverse, son évacuation exprime une perte, un abandon.
La salpingite, trois mois après sa séparation, est, à l'évidence, l'aboutissement corporifié d'une situation conflictuelle avec son ex-ami. Si elle apparaît décalée par rapport à leur rupture, c'est pour mieux souligner le vécu de Marie-Pierre : il y a d'une part, dans le décalage, la marque d'un recul, d'un retard, d'un abandon exprimé en valeur de temps-mort ; il y a d'autre part, dans le moment choisi pour extérioriser le trouble, la période anniversaire des précédents débuts de grossesse c'est-à-dire qu'il y a clairement indiquée la date-mémoire exacte d'un début de nouvelle naissance, d'un nouvel espoir.
Pulsatilla est son remède. Donné en très hautes dilutions, il a guéri la malade définitivement et en peu de temps.
Abordons maintenant la traduction homéopathique du rêve de Marie-Pierre et voyons tout de suite comment les marques (abandon, espoir, latéralisation, dissociation et volonté de réunification) de sa maladie se trouvent totalement reproduites dans la trame du rêve :
L’abandon : Marie-Pierre marche avec quelqu'un non figuré : c'est la moitié abandon du rêve et cela exprime tous les abandons vécus. Cette personne en retrait est à la fois signifiée (Marie-Pierre la sent avec elle), mais seulement par son absence, son anonymat, son abandon. Cette personne en retrait figure tout autant l'absence de son ami dans la marche quotidienne de la vie ; il est là sans être là, il cohabite avec elle sans elle, autant qu'elle vit à côté de lui sans lui. Donc un abandon fortement ressenti.
La latéralité : Marie-Pierre marche dans une contre-allée, pas au milieu de l'avenue. Ce simple signe exprime toutes les latéralités : celles manifestées dans tous les symptômes cliniques, physiques ou psychiques, celles du secteur vital d'elle-même foulé et départagé, celles du chemin pris par le couple en marge de la grande avenue où circule la douce harmonie du vivre ensemble.
L’espoir : une femme accourt, c'est le double défensif et d'espoir de Marie-Pierre puisqu'il s'agit d'une présence sexuée bien affirmée, à la fois jeune, vive et en action. Elle vient de derrière vers devant pour symboliser une avancée, un secours, un espoir.
La dissociation et la volonté de réunification : la jeune femme prend le sac de Marie-Pierre (le sac symbolise le sexe de Marie-Pierre). Marie-Pierre la rattrape, lui arrache le sac. Le bras de la jeune femme tombe. Comme elle me le confiait, Marie-Pierre ne veut plus s'offrir à l'homme qu'elle n'aime plus, pas plus qu'elle ne peut lui abandonner le territoire qu'il enfonce. Mais, contrainte, elle est obligée de le subir. Alors, inconsciemment, elle se départage et abandonne son territoire génital afin de préserver le reste de son corps. On sait qu'elle garde l'espoir de reprendre le territoire délaissé. Le rêve reproduit exactement ce thème en le précisant. Enfoncée, Marie-Pierre se dissocie (dissociation marquée dans le rêve par le fait qu’apparait à cet instant précis une deuxième figure féminine, symbolisée, là encore par la jeune femme), et elle se sépare de son sexe emporté par la jeune femme. Ainsi ce n'est plus elle qui est prise par l'amant brutal, c'est un double d'elle-même. Derrière l'image de la jeune femme-double qui prend le sexe-sac et l'emporte sous son bras, il faut comprendre que c'est justement cette jeune femme double qui est prise et qui est emportée par le bras-pénis. Ici il faut confirmer que si le sac représente le sexe de Marie-Pierre, le bras-voleur de la jeune femme-double symbolise le sexe masculin (l'homme en lui-même n'apparait pas, car dans sa dissociation et dans sa douleur, Marie-Pierre l'a complètement effacé, il est à peine figuré par un sexe transmué en bras voleur et violeur. C'est dire combien Marie-Pierre l'a écarté de sa vie, s'en est écarté dans le rêve...). La suite du rêve montre que, dissociée et dépossédée de son sexe, Marie-Pierre s'affole, elle ne peut pas rester dissociée pas plus qu'elle ne veut abandonner une partie d'elle-même. Elle souhaite, elle veut se réunifier et reprendre la partie démise. Alors elle se reprend (la femme double disparait à ce moment précis indiquant la reprise en un de Marie-Pierre) et elle reprend son sexe. Mais, ce faisant, son sexe lui revient avec le bras-pénis qui l'a (dé)possédé. Alors comment s'en débarrasser? Pour lire la réponse traduite dans cette même séquence, il faut glisser son regard sur le contenu inverse des images. Il faut voir non plus un bras arraché d'un corps, mais un corps arraché d'un bras. Ce semblable inverse indique la réponse vitale de Marie-Pierre : elle se reprend et elle reprend son sexe avec le bras-pénis, mais cette fois avec l'ensemble de son corps réunifié qui se détache de sa propre partie intime et donc du bras-pénis.
La suite du rêve montre que Marie-Pierre entre dans un bar pour prendre de la glace afin de conserver le bras. Cette seule partie confirme à la fois l'abandon, l'espoir, la dissociation et la volonté de réunification de Marie-Pierre. Cette séquence précise en effet que Marie-Pierre a trouvé, en elle, un lieu intermédiaire et un temps intermédiaire, le tout exprimé par l'image du bar, un lieu intermédiaire entre dedans-dehors et ouvert pendant une durée temporaire, une solution intermédiaire et à moyen terme puisqu'elle reviendra plus tard sur "l'amputation" de sa partie intime. Plus précisément, Marie-Pierre a trouvé en elle même un endroit intermédiaire et transitoire à l'image d'un bar, un endroit d'être placé en dérivation entre le monde intérieur (le sien) et le monde extérieur (celui de l'autre, celui de ce bras-pénis repoussé). Et là, elle a pu négocier une réponse transitoire et provisoire : elle conserve l'intromission obligée, mais elle est séparé du phallus inacceptable. Elle a interposé, entre elle et cet organe sexuel, de la glace. En contre-sujet, dans cet endroit intermédiaire, elle abandonne son propre sexe, mais elle le conserve dans de la glace. Dans cette séquence il y a encore ceci : Marie-Pierre est présentée une et réunifiée sans son double, mais elle est présentée dissociée du bras-voleur de sac, donc de son propre sexe.
Nous savons que plus tard, dans la vie active, une fois séparée réellement de son partenaire et libre maritalement, Marie-Pierre tentera de récupérer la partie séparée de son corps. La glace séparatrice fond alors sous forme d'eaux cervicales (les leucorrhées profuses dans le tableau clinique), tandis qu'une salpingite aux symptômes significatifs, grave une empreinte conforme dans le corps et dans l'esprit. La salpingite restera jusqu'à ce que le désaccord, vu et compris, puisse être traité avec un remède semblable. Car si l'esprit rationnel ne sait pas, le corps irrationnel, lui, sait que la substance vitale désaccordée ne peut à elle seule effacer l'affect et qu'un remède semblable est nécessaire.
La traduction homéopathique montre que Marie-Pierre reproduit en rêve toute l'empreinte, très exactement, de sa maladie. Nous avons noté que tous les critères -abandon, espoir, dissociation, latéralisation et volonté de réunification- s'étalent dans la structure générale du rêve. Ces caractéristiques existent aussi dans les moindres fragments de chaque séquence. Par exemple, la jeune femme double de Marie-Pierre, symbolise à la fois le dédoublement et l’espoir venu à la rescousse, elle indique aussi, puisqu’elle arrive et repart par derrière, le recul, la fuite en arrière, l'abandon vécu. Elle s'empare d'un sac qu'on porte de côté pour marquer à la fois le besoin de réunification chez Marie-Pierre mais aussi, par la latéralité, l’absence du conjoint, l’absence du collatéral justement (d'ailleurs, le sac à lui seul, reproduit toutes les séquences, il est la transfiguration d'un contenu vivant en un contenant mort, d'un sexe sensuel, porteur de vie en un réceptacle inerte, privé de vie. Il exprime donc l'idée d'un espoir perdu, d'un abandon, l'idée d'un dédoublement d'une entité en une autre, avec de surcroît, une notion d'unité et bien sûr de latéralisation puisque, je viens de le dire, on ne porte un sac que de côté). Autre exemple, la femme double se retire vite, s'ampute un bras, etc. (encore l'idée de latéralisation, d'abandon d'une partie du corps, d'un bras-phallus qui doit s'unir à son double inverse, changé en un bras qui pille... un sac). En cherchant encore, on pourrait voir, ici, un bras normalement porteur d'une très subtile motilité, qui tombe par terre, immobile, là, une marche de deux partenaires (l'un visible, l'autre invisible, ils sont de sexe opposé) qui bascule en une séquence-mouvement inverse pour devenir une virevolte arrière en course d'une seule et même personne…
La traduction homéopathique s'appuie sur le fait essentiel que chaque image inscrit chaque fois tout le désaccord, sur le fait aussi que chaque détail contient, amène et éclaire la séquence suivante, sur le fait enfin que toutes les phases oniriques considérées ensemble traduisent encore le sens spécifique du rêve. Par exemple, dans la première phase du rêve Marie-Pierre marche avec quelqu'un, c'est la partie espoir du rêve ; dans la phase suivante il est question de vol et d'amputation, c'est la partie abandon du rêve ; dans la derrière séquence Marie-Pierre se retrouve esseulée avec un bras, c'est la partie réunion-dissociation éprouvée par la malade et exprimée par le rêve (la latéralisation est constante dans toutes les phases).
Cette lecture homéopathique du rêve repose, je l’ai dit, sur une empreinte très précise et éminemment subtile, extraite d'un tableau clinique vérifiable : chez Marie-Pierre sur les signes précis, singuliers et individuels de sa salpingite, sur les caractéristiques de son vécu individualisé et mieux encore sur l’empreinte essentielle de ce désaccord éprouvé psychiquement et physiquement. Notons pour finir ceci qui est une authentique règle mathématique : autant le corps et l'esprit multiplient la même empreinte d’une maladie, l'expriment sous forme de nombreux signes et symptômes, autant le rêve résume tous les signes semblables en une seule image, les absorbe par analogies fulgurantes. Une règle magique propre au rêve. De plus, dans le rêve chaque métaphore est partie et totalité du sens onirique global. C'est là son admirable organisation : le rêve parle une langue extraordinairement condensée, une langue géniale par sa simplification et sa rapidité. Ainsi, un rêve de quelques secondes peut raconter des dizaines, voire des centaines d'années par la magnifique fusion des semblables. Cela donne la mesure de la miraculeuse relativité du temps du dedans dans laquelle circule la surconscience onirique, mesure qui laisse rêveur.
Mars 2024
1 KAICI Moulay: Voir la maladie, Editions Connaissances et Savoirs, pages 143 à 234
2 Plus précisément, l’affect s'inscrit comme une empreinte vivante faite de deux parties parfaitement antinomiques : il y a d'une part, un territoire délaissé en une sorte d'omission, d'autre part, un territoire indemne mais surchargé par le recul du territoire abandonné, lequel se "superpose" et "double" le territoire indemne. La partie quittée isole un territoire "absent", somnolant, lointain. A l'inverse, l'autre moitié se retrouve doublement habitée (donc plus présente, plus avivée, plus occupée), elle est donc déséquilibrée, elle veut se défaire d'un "double" encombrant, elle tente de réveiller la contrepartie démise et lui rappelle qu'elle a renoncé à son territoire, mais la zone démise reste silencieuse puisqu'elle est "absente", ce qui, bien sûr, renforce le déséquilibre voisin, d'où les lancinants rappels, et ainsi de suite. Finalement, on se retrouve devant une situation compliquée où des moitiés isolées et des moitiés redoublées de substance vitale croisent, perdent et cherchent leur territoire dans une mouvance où elles sont mêlées ensemble et séparément. Si nous posons, d’une part, le territoire en retrait comme un "abandon", d’autre part, le territoire doublement habité comme un "espoir" pour demain, alors on peut effectivement simplifier le génie de la maladie de Marie-Pierre et dire qu’elle est départagée en partie abandon et partie espoir. Cette configuration répond exactement à la spirale du remède Pulsatilla avec ses deux contreparties.
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