Homéopathie et souffle du monde

L’on sait que l’homéopathie, découverte par Samuel Hahnemann il y a plus de 200 ans, dans l’ancienne Prusse a connu un grand succès surtout en Europe pendant deux siècles et qu’elle se trouve aujourd’hui en très net recul par rapport aux avancées de la médecine classique. Question : est-elle condamnée à disparaître ?

Si on examine les travaux des physiciens quantiques, la réponse est clairement non, l’homéopathie est loin d’être anéantie. Car, les critères de la physique quantique soutiennent et confirment toutes les caractéristiques de l’homéopathie. J’ai longuement développé ces arguments dans mon livre "Homéopathie et Physique Quantique". Qu’il s’agisse de la nature double des particules, du principe d’indétermination d’Heisenberg, de l’état de superposition des particules ou du paradoxe EPR, tous, absolument tous les fondements de la physique quantique existent dans le contenu homéopathique (le lecteur peut en vérifier le résumé dans ce site à la rubrique "Homéopathie et Physique Quantique"). Les physiciens quantiques n’ont pas encore étudié cette proximité entre homéopathie et physique quantique, trop occupés par leur prodigieuse spécialité mais par exemple pour ce qui est de l’infiniment petit, le polytechnicien Ransford parle de psycho-matière ; il dit que la matière subatomique contient une part physique "phi" corpusculaire et une part psychique "psi" immatérielle qui la rend libre. J’ai expliqué que, c’est cette part "psi" affranchie et autonome qui est à l’œuvre dans l’opération de guérison homéopathique (pour plus informé, voir dans ce site la rubrique "Homéopathie et Psychisme"), que là est le cœur de l’homéopathie de demain et son lien avec la nouvelle physique de l’esprit. Ainsi, dans cette perspective, il n’y a pas d’avenir sombre pour l’homéopathie, il n’y a que approbation quantique et valorisation.

Si on regarde les raisonnements des chercheurs sur l’intelligence artificielle, la réponse sur la disparition de l’homéopathie est plus nuancée, sa pratique, à terme, pourrait être délaissée. Car, des chercheurs, tels Ray Kurzweil, Bill Joy, Nick Bostrom, ont pour but de "télécharger une conscience humaine dans un matériel informatique"1, autrement dit de concevoir et fabriquer des ordinateurs à caractère spirituel en lesquels l’électronique fusionnerait avec notre conscience. Cela veut dire, en matière de médecine, que s’en est finie de la recherche des signes individuels de la maladie du malade sur lesquels est bâtie toute la science homéopathique. Que dès lors, "l’ordinateur spirituel", inapte à saisir les émotions personnelles, réagira en aveugle rationnel et indiquera les remèdes, inscrits dans son listing, en rapport avec la maladie commune du malade, sans lien avec la nature spécifique de sa maladie, c’est à dire sans lien avec les symptômes individuels de ce malade. Au fil du temps, l’homéopathie ainsi ignorée, reculera dans la mémoire des hommes jusqu’à ce qu’un nouvel essor de la conscience ne la tire de l’oubli. Et cela peut prendre beaucoup de temps, des décennies, voire des siècles…

Si l’on se réfère justement à des très longues durées de temps, ma réponse est nette, l’homéopathie reviendra grandie et glorifiée. Car, les grands initiés jadis l’on noté, en matière de science du sens et de connaissances spirituelles, le monde est construit en période de révélation suivie de période d’occultation, laquelle est continuée par une période de révélation et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Dans un texte antérieur j’écrivais : "les cycles ismaéliens de révélation et d’occultation posés sur des millénaires ont bien une réalité : historiquement il y a bien eu, pendant plusieurs siècles l’avènement des prophètes et des grands initiés qui ont expliqué les fondements de l’élévation spirituelle, le sens de la connaissance révélée, la présence du subtil en toute chose, de l’immatériel princeps, du non manifesté qui précède le manifesté puis, depuis la civilisation grecque, une grande ère d’occultation où le rationalisme a courbé l’homme sur le plein, sur le concret, sur la matière, le séparant de sa dimension spirituelle. Donc, une ère de révélation suivie d’une ère d’occultation puis à nouveau une ère de révélation et ainsi de suite en un grand cycle cosmique. Cette alternance de cycles serait ainsi le souffle d’une respiration cosmique, elle même manifestation d’une instance prodigieuse qui participe, silencieusement, à l’élévation de la conscience dans toute l’existence, homme compris. Assurément, ce souffle cosmique existe mais son œuvre, inapparente pour la plupart des hommes, commande, pour être perçue, un regard qui couvre d’un seul tenant plusieurs millénaires du temps…"

         Pour ce qui est de l’homéopathie, elle fait partie des sciences spirituelles basées sur le sens, elle est elle-même science du sens, science des analogies secrètes au contenu révélateur, science subtile du monde du dedans, science qui rappelle à l’homme sa dimension spirituelle. Pour exemple très simple, ce premier cas où le médecin conventionnel retient une insomnie simplex dans les réveils fréquents de cet individu, réveils fortement aggravés par la consommation d’oignons. Ici, l’homéopathe cherchera le lien caché reliant sommeil entrecoupé et aggravation par oignons jusqu’à ce qu’une clef se dégage : la nuit est brisée en plusieurs séquences, l’oignon est brisé en de multiples découpures et donc l’étiologie de cette insomnie relève d’une brisure vécue par le malade (diagnostic confirmé et sommeil retrouvé avec le remède Thuya). Autre cas très simplifié celui de Marie Thérèse, 62 ans. Elle souffre de démangeaisons très violentes, jour et nuit, au tiers inférieur de la jambe gauche, prurit aggravé par la chaleur, amélioré par le froid, avec vésicules éphémères après grattage. Et ceci depuis 4 mois. Depuis le départ de son compagnon pour une autre femme. Ce qui l’a rendu furieuse, acariâtre et surtout jalouse. Lachesis, remède des jalousies morbides l’a totalement guérie en peu de temps (voir cette observation complète dans "Génie des remèdes", article Lachesis). Toutes les prescriptions allopathiques avaient échouées. La lecture homéopathique, basée sur les signes individuels, aide à comprendre le langage du corps : la localisation au pied est en rapport avec un mouvement, un déplacement, ici un départ inaccepté ; la latéralité gauche marque un recul une retenue, ici un ressentiment tenace comme est la jalousie. Pareil, le prurit constant, jour et nuit, aggravé par la chaleur attisante, réactivante, amélioré par le froid réducteur et adoucissant sont en rapport avec la rancune de Marie Thérèse.  On le voit, le contenu révélateur de l’homéopathie est souverain et ce contenu signifiant peut être dénoncé, combattu, nié mais jamais il peut être anéanti, jamais il ne peut disparaître parce qu’il est immortel. Certes, il peut refluer pendant des décennies, voire des millénaires mais il reviendra car on ne peut pas abolir le sens, on ne peut pas détruire la conscience. Et quand bien même les hommes l’écarteraient, le souffle multi millénaire du monde le réanimera et le représentera à notre mémoire. Oui, le contenu subtil, vertueux, éclairant de l’homéopathie est éternel.

Un dernier mot, l’homéopathie est née au siècle des lumières puisque, je le répète, elle fut découverte par Samuel Hahnemann vers 1796. L’on sait qu’en cette fin de  XVIIIème, partout en Europe, un vent de liberté, d’intelligence et de savoir s’est propagé partout en Europe et a forgé des philosophes éminents, tels Montesquieu, Diderot, Kant, Hegel…,  des scientifiques de haut rang comme Lavoisier avec ses apports dans la composition de l’air, Gaston Rouge novateur dans la géométrie, Linné et sa classification de la flore, Volta, Gay Lussac, Avogadro pour définir les éléments de la matière, Laplace pour ses découvertes mathématiques, bien sûr, dès le début du siècle, Isaac Newton qui a révolutionné l’astrologie et la physique classique. Ce siècle a vu aussi surgir une très riche vie artistique avec des compositeurs illustres tels Mozart, Bach, Haendel…, des peintres inspirés comme Watteau, Fragonard, Jacques-Louis David, Vernet… , des architectes prestigieux comme Jacques-Denis Antoine, Luigi Vanvitelli, Lukas von Hildebrandt... La médecine aussi a connu un fabuleux élan avec les travaux de Bichat (fondateur de la pathologie tissulaire en 1799,  les travaux d’Alibert (dermatologie, 1806), de Corvasert (maladies du cœur, 1806), de Bayle (phtisiologie, 1810), de Laennec (anatomo-pathologie, 1816), de Broussais (physiologie, 1821), de Legallois, Magendie, plus tard de Claude Bernard, etc. Et aussi, la découverte de l’homéopathie par Hahnemann ! Est-ce un hasard cette irruption irrationnelle en plein essor des sciences rationnelles ? Surtout pendant le bond en avant sans précédent d’une médecine allopathique cohérente, prometteuse, irréfutable? Alors comment faut-il interpréter cette naissance surprenante de l’homéopathie? A mon sens de la façon suivante : en ce siècle si profitable pour la démarche rationnelle, l’homme totalement conquis et absorbé par cette nouvelle idéologie des Lumières pouvait se perdre définitivement dans une médecine matérialiste, dépourvue de prolongements spirituels, à contre-courant du sens intérieur de la vie. La petite voix de l’homéopathie, venue au moment juste, a permis de lui souffler qu’une autre façon de percevoir existe, qu’un autre chemin peut aussi être suivi. En cela, sans renier les apports considérables de l’allopathie, l’avènement homéopathique, à point nommé, est tout autant décisif.

                                                                                                           Septembre 2024


[1] STAUNE Jean : Les clés du futur – Editions Plon, page 49

 

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