Homéopathie et ses 7 stations de lecture

         Je voudrais, pour le fun et pour rendre compte de l’étendue du monde homéopathique, montrer les différents prolongements qu’elle suggère derrière la maladie du malade. Voici, pour exemple, 7 stations en lesquelles se trouve sa marque spécifique au cours du même désaccord-maladie. Prenons appui sur un cas clinique simple déjà présenté ailleurs, sur ce site : Cindy, 7 ans, a un comportement inquiétant, elle vole de l’argent et le dénie, elle coupe un habit offert par sa grand’mère, elle hurle dès qu’on lui parle, elle s’oppose à sa mère, elle crie sur tout le monde puis s’isole. De plus, elle a un eczéma sec et pruriant au pli du coude droit. Ce comportement nouveau et l’eczéma sont venus juste après la séparation orageuse de ses parents. L’affection se situe donc à l’étage psychique et à l’étage physique

         * Première station : la lecture conventionnelle. Ici, le médecin classique sépare l’affection psychique de l’affection physique. Il prescrit une psychothérapie, voire un anxiolytique pour l’une et un corticoïde pour l’autre. Combien même relèverait-il un lien entre les deux manifestations nées conjointement, il ne dispose pas dans son arsenal thérapeutique un « remède psychosomatique » efficace sur les deux registres.  

         * Deuxième station : l’application de l’homéopathie classique. Cela consiste à trouver le ou les remèdes qui couvrent l’ensemble des symptômes du malade. Pour cela, l’homéopathe consulte des répertoires où sont classés les symptômes du malade et les remèdes appropriés. Sous réserve de sélectionner les symptômes les plus significatifs, cette méthode permet de trouver, selon le cas, le ou les remèdes adéquats et donc de guérir la maladie du malade au plan psychique et physique. Sans pour cela s’expliquer l’efficacité des remèdes employés, ni bien sûr leur rôle dans l’opération homéopathique.

         * Troisième station : ma découverte de l’empreinte signifiante des symptômes homéopathiques. Nous savons que les symptômes individuels nés au cours de la maladie relèvent tous de la même force qui les a générés, ils contiennent donc nécessairement tous la même cause, le même génie causal. Autrement dit, chez Cindy, tous les symptômes individuels ont un dénominateur commun qui est leur empreinte commune. J’ai longuement démontré cela dans mes livres auxquels je renvoie le lecteur. Dans le cas de Cindy, ce dénominateur commun est une séparation en rapport avec la séparation de ses parents. Cette empreinte commune, cette coupure, s’actualise chez Cindy dans chaque signe psychique et physique : elle coupe un habit, elle est coupée de son entourage, elle est coupée d’elle-même (elle renie ses propres gestes), elle porte un eczéma au niveau d’un pli de flexion qui est un pli séparateur entre avant bras et bras. Partout la même caractéristique, le même génie. Mieux, partout le même message, le même sens. Seule une instance hyperlucide que les homéopathes appellent substance vitale, située hors le corps et dans le corps est en mesure de livrer un tel sens. Notons que cette présence révélante opère, par delà le mental ordinaire, à l’étage dit de l’éveil spirituel. Signalons qu’ici, le remède homéopathique qui a totalement guéri Cindy, au plan physique et psychique est Natrum muriaticum dont l’empreinte sur la spirale de Moebius s’écrit ainsi :

     Image nat mur 1       

* Quatrième station : la même empreinte chez les malades du jour. Lorsqu’on est très attentif, on peut percevoir que souvent, les pathologies des malades examinés le même jour présentent une semblable caractéristique derrière leurs différents affects. Autrement dit, les malades du jour présentent, derrière leurs maladies distinctes, une même empreinte homéopathique. Par exemple, recevoir, le même jour que Cindy, une dame venue pour une stérélité primaire, totalement corrigée avec Natrum muriaticum car cette stérilité était due à une censure que la dame s’était inconsciemment infligée à elle même. Une infertilité en raison d’une séparation auto-induite et levée par le remède semblable. Ou encore, recevoir, toujours ce même jour, cette autre jeune femme torturée par des mycoses vaginales récidivantes malgré les multiples traitements antifongiques. Ces mycoses étaient venues après une lourde antibiothérapie donnée lors d’une précédente vaginite bactérienne. Chez elle, les antibiotiques avaient détruit sa flore microbienne nécessaire à l’équilibre microbes/champignons dans le vagin et ont favorisés la multiplication des champignons. Les antibiotiques ont donc joués comme un élément séparateur entre deux milieux autrefois non séparés et en compétition harmonieuse. D’où la nécessité de prescrire, là encore, Natrum muriaticum qui a levé la séparation et rétablit l’ordre local (après une période de retour attendu de l’infection bactérienne initiale, traitée avec un draineur homéopathique et non avec un antibiotique pour éviter une récidive mycosique). Toujours le même jour, examiner cette enfant née brutalement par forceps et mise de suite en couveuse parce qu’elle est épuisée, effrayée, qu’elle refuse le sein, en proie à de continuelles douleurs abdominales. Arrachée, agitée, séparée. Phytolacca pour les forceps, Natrum muriaticum pour la séparation, Stramonium et Pulsatilla pour la terreur et pour le sentiment d’abandon, voilà les remèdes prescrits avec succès. Bien. Précisons ceci qui est important : j’ai rassemblé ici, de mémoire, quelques observations du même jour ayant la signature Natrum muriaticum. Peut-être ai-je fait quelques erreurs de date. Peut-être ai-je rassemblé ici des observations à date distincte. Néanmoins, j’affirme l’existence des cas répétant une même empreinte de la journée. J’en suis certain parce que je l’ai observé plusieurs fois au cours de ma pratique sans -mea culpa- noter les détails par négligence. Je suis sûr que l’avenir me confirmera.

* Cinquième station : la même empreinte dans les événements du jour. Voici, résumées, de telles circonstances, déjà rapportées dans mon "Livre des Résumés"1. Tôt le matin, avant notre voyage pour une ville lointaine, mon ami Adrien ne parvient pas à me joindre au téléphone. Pourtant, chez moi, la sonnerie fonctionne, je décroche mais personne au bout. Passe le temps, nous sommes en voiture, je conduis, tout va bien, le temps est au beau fixe, un nuage très fin coupe à l’horizontale le soleil, l’effet est magnifique. Soudain, à mi-parcours de notre destination, le moteur a des ratées et s’arrête. Appel au dépanneur qui remarque facilement qu’un fil électrique du moteur est coupé, d’où la panne. Réparation, redémarrage et en route sans autre souci. Au total, téléphone coupé, fil coupé, voyage à mi parcours coupé, disque solaire coupé. Le dénominateur commun de tout cela est une omniprésente coupure de type Natrum muriaticum.  Questions : d’où viennent ces phénomènes en série? Cela nous concerne t-il spécifiquement Adrien et moi? Doit-on y voir des présages ? Comment les accueillir de façon profitable, etc.? Nous n’avons pas de réponses mais pour sûr, nous savons que ces concomitances ont une raison d’être et qu’elles existent pour nous interroger et nous ouvrir à d’autres présences.

* Sixième station : la même empreinte du même jour au plan cosmique ? Simples mais immenses interrogations là aussi : y aurait-il de telles séparations hors de la planète ? Autour des étoiles par exemple? Dans les constellations ? Dans les mondes parallèles ? Dans le tout vivant ? Où naissent-elles ces séparations ? De quelle volonté? Quelles forces? Quelles immanences ? Là encore bien des questions totalement impossibles mais nécessaires pour garder ouvertes les portes du mystère.

* Septième station : la même empreinte au plan céleste ? Autrement dit Natrum muriaticum au plan divin ? Question insensée bien sûr puisque l’empreinte Natrum muriaticum est elle-même une création d’ordre divin comme toute création. Il y a cependant ceci : il est dit dans les Ecritures que le monde est créé par une sorte de dédoublement de Dieu par lui-même. D’une l’unité originelle devenue trinité : Père, Fils et Saint Esprit. A l’échelle de l’homme, cette triade est à la base de toute forme de conscience : ainsi pour réaliser la présence de ce crayon avec lequel j’écris, je dois créer le mot crayon, une abstraction qui à la fois me sépare et m’associe à l’objet crayon. Présence, séparation, identification telle est le fondement de la conscience. On peut y voir une empreinte de type Natrum muriaticum. Natrum muriaticum ou chlorure de sodium, le vulgaire sel de cuisine, partout répandu dans la nature, dans la mer bien sûr, chez l’homme, au centre de bien des métabolismes essentiels. En résumant beaucoup, je pose donc que Natrum muriaticum témoigne d’une séparation partout présente. Il est la trace minérale d’une séparation avec une source indéfinissable.

Concluons. L’homéopathie est science du sens, elle témoigne, à travers ses remèdes et ses analyses, d’une présence lumineuse, elle dit le sens premier des symptômes et évoque les sens deuxièmes à travers une gradation toujours signifiante et toujours éclairante. Par la voix des semblables.     

                                                                                      Juin 2024                   .


[1] KAICI Moulay : Le Livre des Résumés - Editions Vérone, pages 33 à 37

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