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Homéopathie sel et eau

 

Dans ce texte, il est question de sel, d’eau et d’homéopathie. Le sel dilué au cours de sa fabrication homéopathique est appelé Natrum muriaticum dans notre pharmacopée. C’est le premier remède dont j’ai découvert la marque cachée dans les symptômes, une marque qui est sa signature spécifique, une empreinte invisible elle-même mais visible par ses manifestations. Pour Natrum muriaticum, cette empreinte entraine une séparation en deux inverses qui s’imposent dans tous les signes et symptômes de la maladie du malade. Je résume ci-après l’observation qui m’a livré la clef de cette empreinte, dite aussi génie du remède : Cyndie, une enfant de 7 ans vole de l’argent et le dénie, elle coupe un habit offert par sa grand’mère, elle hurle dès qu’on lui parle, elle s’oppose à sa mère, elle crie sur tout le monde puis s’isole. Elle a un eczéma au pli du coude droit. Ce comportement et l’eczéma sont venus juste après la séparation orageuse de ses parents. Et tous les signes en portent la signature, tous indiquent une séparation. Cette séparation est signifiée d’une part, dans tous les signes psychiques : elle coupe un habit, elle est coupée de son entourage et d’elle même puisqu’elle ne reconnaît pas ses gestes, d’autre part, dans les signes physiques : son eczéma est situé dans un pli de flexion qui est un pli séparateur. Sur la spirale de Moebius, la spirale Natrum muriaticum s’écrit ainsi :

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 Natrum muriaticum a aboli totalement l’eczéma et les troubles psychiques, l’opération homéopathique, en rapprochant le génie subtil de la maladie au génie subtil semblable du remède, a effacé la racine immatérielle du désaccord : un vécu désaccordant ou plus précisément une séparation troublante.                                                                                  

Retenons l’action séparative du sel et souvenons-nous aussi que, sous forme ionique Nacl, ce sel est partout présent en l’homme, pour le maintien de l’équilibre électrolytique des fluides, pour la régulation de la quantité de liquide et les types de nutriments entrant et sortant des cellules, pour les niveaux de pH appropriés, la tension artérielle, etc.

L’eau est l’autre élément essentiel de mon propos. Elle est source de vie, à la fois purificatrice, régénératrice, mémoire du monde, mère des formes et, découverte récente du Professeur Henry, elle est morphogénique, c’est à dire, entre autres propriétés remarquables, ayant la capacité d’exister sous forme de deux états", l’un avec cohérence de phase entre plusieurs millions de molécules d’eau et l’autre avec incohérence de phase où chaque molécule d’eau se comporte indépendamment des autres."1 ; elle a un point de basculement à 4°, en dessous de ce palier, elle est davantage en état de cohérence, plus dense, elle occupe un plus grand volume mais au dessus de 4°C, elle est plus en état d’incohérente, moins dense, moins volumineuse ; elle se présente dans son état fondamental "sous la forme d’un double altère"2, image qui s’apparente un peu à une double spirale (je rappelle que chaque empreinte homéopathique s’étale sous la forme d’une spirale à double spires) ; elle se présente comme un véritable disque dur sur lequel on peut lire ou écrire de l’information. Ainsi, pour moi, aucun doute, l’eau morphogénique contient tous les attributs de similitude pour accueillirles empreintes, elle répond à leurs deux contreparties antinomiques avec un point qui bascule une qualité dans une qualité inverse, elle enregistre et délivre des informations, elle va jusqu’à exhiber un état d’individualisation (molécule individualisée par incohérence de phase) et un état d’universalisation (millions de molécules universalisées par cohérence de phase). Il faut donc apporter dorénavant cette précision : l’homme n’est pas fait de 98 % d’eau simple mais de 98% d’eau morphogénique exceptionnelle qui perpétue le miracle de la vie, qui lance, régénère, rehausse et remplit toutes les créations du monde, qui est la mémoire de l’existence et la gardienne de toutes les empreintes du monde.   

Avec le sel séparateur et l’eau mémoire du monde, nous sommes dans les Ecritures. Première illustre métaphore, celle d’Adam dualisé en Adam et Eve à travers un thème capital de la Genèse. Dans cet enseignement, l'homme célestiel pré-adamique est à l'état d'unité, de perfection, d'amour, il dialogue avec les anges, il perçoit le monde grâce à l'immanence et à la foi versées en lui par le Seigneur, son état d'être intérieur est Amour, jardin de Vie dans lequel il vit en concordance avec les choses du ciel sans les corrompre par des explications puisées en lui-même. Tout le contraire est l'homme post-célestiel. Lui est dualisé, déchu, séparé. Lui est profanateur, enténébré, il ne veut croire à l'existence des choses suprasensibles que s'il les démontre. Pour lui tout découle de son moi propre, la connaissance ne peut dériver que d'une source puisée exclusivement en lui-même… Insistons encore, l'homme célestiel est homme parfait, il est fondu sans choix personnel dans la perception visionnaire, sa demeure est un royaume vivant accordé au ciel3. C'est là le sens de l'Eden, des délices où il se tient car "l'homme célestiel est lui-même le jardin dans lequel il est dit que le Seigneur plaça l'homme. Il lui est permis de connaître ce qui est bien et ce qui est vrai par toutes les perceptions possibles. Cependant, si le jardin est lui, il n'est pas à lui, toutes ses perceptions sont agies en lui par le Seigneur, le jour où il estimera qu'il peut percevoir par lui-même, c'est-à-dire où il voudra scruter les arcanes de la foi et des mondes suprasensibles en les ramenant aux choses sensibles, aux choses "scientifiques", lesquelles sont des connaissances de la "mémoire extérieure", ce sera la mort de sa nature célestielle. Alors s'interrompra dans son être spirituel subtil cette mystérieuse respiration intérieure dont nous n'avons même plus aujourd'hui l'idée de ce qu'elle fut..."4 Et avec cette interruption, l'exil hors du jardin de Vie, la séparation de l'ésotérique et de l'exotérique, la dislocation de l'état d'unité (ou d'androgynie). L'homme androgyne pré-naturel est ainsi désormais porté sur l'autre versant, extérieur à lui-même et ce processus d'extériorisation est typifié par le modelage de la femme Eve à partir d'une côte, une formation présentée comme figée, cristallisée autour du cœur. Une formation solidifiée tirée d’une séparation comme par le sel séparateur, une mutation radicale que devra assumer l'homme post-célestiel et avec lui l'enflure croissante de son soi-même (c'est à dire son moi) séparé de la Lumière, ce qui le conduira plus tard à faire passer les choses suprasensibles sous le sceau du rationalisme.

Autre exemple, dans l’Égypte pharaonique, l’étendue primordiale indéfinie, symbolisée par les eaux, est Noun, l’océan cosmique d’où surgit le monde. Noun, foyer de l’incompréhensible scission de l’unité, figure l’eau primordiale animée, elle implique en elle son propre principe renversé, donc un principe igné qui est Atoum, feu contractant invisible capable de la coaguler, à l’image de la coagulation d’un liquide albuminoïde féminin par l’effet de la chaleur ou par "l’effet du feu", du "ferment spermatique mâle", écrit Schwaller de Lubicz5. Atoum, qui est d’abord un feu styptique invisible, devient eau coagulée en première terre, renfermant le feu. Atoum, le feu, représente l’élan causal concrétisé, tandis que Noun, l’océan primordial, exprime la source initiale d’où jaillit la vie. En simplifiant beaucoup mon propos sur la séparation et en prenant appui sur le contenu des Ecritures, je m’autorise à dire que, d’une eau primordiale animée où s’opère une scission de laquelle surgit le monde, se créent aussi le sel solide en abondance sur notre terre-mère et le sel liquide en abondance dans nos océans. Aucun autre matériau n’existe aussi abondamment sur terre, en mer et, nous l’avons vu, chez l’homme. Avec la précision que, ici, c’est une séparation originelle venant d’une immanence céleste qui crée le sel et non le sel qui crée la séparation. Néanmoins, sur terre et chez l’homme, par un retournement créateur, c’est par le sel que s’inscrit cette séparation princeps, une séparation invisible elle-même mais visible par ses manifestations.

 Séparation et sel sont donc inséparables. Dans la vie quotidienne on se sert du sel pour conserver les aliments, surtout les viandes que l’on couvre entièrement afin de les soustraire, de les séparer, du milieu ambiant corrupteur. De même, sans en connaître l’explication, certaines personnes posent du sel séparateur dans les coins pour protéger leur maison des énergies nocives. Pareil mais sur un autre plan, les sumos protègent le tatamis en jetant du sel tout autour afin de préserver, de séparer ce lieu sacré des influences néfastes alentours. Et encore, pour certaines traditions, le sel augmente le don de clairvoyance, il purifie, nettoie, sacralise les lieux et les biens mais à l’inverse il peut être symbole de stérilité, de malfaisance, de malédiction. Ces attributs ne peuvent pas s’expliquer par la raison raisonnante, ni par la chimie conventionnelle, ni par une autre voix mécaniste, ils relèvent d’une action invisible elle-même mais visible par ses manifestations, une action qui remonte à l’origine du monde, une action immanente, miraculeuse. Une action que la thérapeutique homéopathique utilise pour effacer une séparation semblable issue du remède Natrum muriaticum. Ainsi en est-il de du sel homéopathique.

                                                                                                                                                                                                                         Janvier 2025

 


1 Henry Marc : L’eau morphogénique - Editions Dangles, page 136

2 Henry Marc : ibid., page 137

3 Pour plus informé, voir mon livre Voir la maladie - Editions Connaissances et Savoirs, 2022 

4 Corbin Henri : Face de Dieu, face de l’homme - Flammarion Editeur, page 85

5 Schwaller de Lubicz R.A. : Le Miracle Égyptien - Éditions Flammarion, page 248.

 

 

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